Epilogue Poem by Paul Bourget

Epilogue

Le Fantome est venu de la trentieme annee.
Ses doigts vont s'entr'ouvrir pour me prendre la
main,
La fleur de ma jeunesse est a demi fanee,
Et l'ombre du tombeau grandit sur mon chemin.

Le Fantome me dit avec ses levres blanches:
'Qu'as-tu fait de tes jours passes, homme mortel?
Ils ne reviendront plus t'offrir leurs vertes

branches.
Qu'as-tu cueilli sur eux dans la fraicheur du
ciel?'

--'Fantome, j'ai vecu comme vivent les hommes:
J'ai fait un peu de bien, j'ai fait beaucoup de
mal.
Il est dur aux songeurs, le siecle dont nous
sommes,
Pourtant j'ai preserve mon intime Ideal!....'

Le Fantome me dit: 'Ou donc est ton ouvrage?'
Et je lui montre alors mon reve interieur,
Tresor que j'ai sauve de plus d'un noir naufrage,
--Et ces vers de jeune homme ou j'ai mis tout mon
coeur.

Oui! tout entier: espoirs heureux, legers caprices,
Coupables passions, spleenetique rancoeur,
J'ai tout dit a ces vers, tendres et surs
complices.
Qu'ils temoignent pour moi, Fantome, et pour ce
coeur!

Que leur sincerite, Juge d'en haut, te touche,
Et, comme aux temps lointains des reves nimbes
d'or,
Pardonne, en ecoutant s'echapper de leur bouche,
Ce cri d'un coeur reste chretien: _Confiteor!_

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