Taba Poem by Marcel Aouizerate

Taba

Cette langue ne prévoit pas que soit définie
La position des êtres et des choses
De façon relative, le choix est
De se trouver du coté du fleuve ou
Du coté du volcan, point
De droite ni de gauche.

L'orientation d'une pièce s'effectue
Sur la foi d'éléments géologiques
Ainsi les repères témoignent-ils
De la taille du monde.
Il suffit que les volets soient fermés
Pour se trouver perdu
Dans le secret d'une chambre.

J'en mesure l'étrangeté
En plaçant cette chaise
Du coté du siège du parti communiste français
Et cette autre du coté du port de Dunkerque
(je m'arrête ici, car je ne veux
pas dénoncer ce poème d'une
triangulation fatale) .

Et je monte d'un degré.
Les aveugles sensibles
Aux prophètes ânonnant
D'une grammaire universelle
Peuvent-ils encore prêter une oreille
Charitable au structuraliste chenu,
Qu'ils pensent donc à ceci.

Le dieu de parchemin n'aurait pas choisi si facilement
Face à ses imaginatifs scribes de prélever
Au premier homme une « indifférente » cote,
Car l'espèce aurait été autre
Et peut-être sauve, selon que
L'ablation fut faite
Du coté du fleuve
Ou du coté du volcan.

(et si vous me demandiez quel est
mon pronostic, je parierais un squelette
sur le choix du volcan vu l'état de
notre mondiale conversation) .

Je parle de rédemption mais
Il n'y aura jamais assez de canots,
Plus d'une fois ces derniers temps
La tentation fut-elle grande de jeter
L'ancre en pleine mer et de se dire quitte.

Puisque je sais la chose possible,
Je pensais que nous pourrions étendre
Au temps, un absolu repère:
Il n'y aurait plus d'après,
Mais plutôt ceci,

Mes parents, mes enfants
Mes frères et mes amis.
Je navigue de ce coté de ma fin
J'habite de ce coté de votre naissance
Je marche de ce coté de votre disparition.

Saturday, October 11, 2014
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