Je pense encore à ces moments-là
Enfants à la maison, nous étions las.
Nous menions une vie de précarité
Un jour sans fin était une éternité.
Ventres affamés, dépourvus d'oreilles.
Nous nous couchèrent sur les fauteuils
En lambeau, ces derniers n'avaient prix.
Même en cadeau, nul ne les aurait pris.
Tellement vils qu'ils étaient chez l'autre
Tellement confortables à nos yeux.
Que, dans les deux sens, ils étaient coûteux.
La vie du tissu ne valait au loin nôtre.
Je commémore encore ces temps-là
Temps d'enfance, temps amères
Temps de croissance, temps de peines
Temps d'études à porter nos croix.
Têtes sans domicile, sans oreillers.
A la belle étoile, les nuits passaient.
L'vent de la nuit la peau nous caressait
N'aurait supporté ce vent, même un pilier
Notre habitude supportable chez soi Devint mode de vie courante chez nous
Il a fallu de peu l'inscrire sur CV, moi.
L'ayant fait un jour, on me prit pour fou.
Les souvenirs de peines et détresses,
Pleuvoir sur ma tête, ils ne cessent.
Dans notre vie de maigres habitudes,
Chez nous, la pluie annonçait inquiétudes
Un domicile délaissé par chance trouvé:
Toiture émaillée de cent trous noirs,
Se transformait sans peine en un arrosoir
Qui, sur nos têtes, laissait de gouttes tomber.
Arrosés par madame la pluie innocente,
Nos cheveux poussaient rapidement
Et un étang se formait après celle-ci.
Rien de facile sans situation adoucie.
C'est ça que j'ai longuement vécu:
Une expérience grandissime et tordue.
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