Mon Époque Poem by Marcel Aouizerate

Mon Époque

De toutes les manières sèches de risquer la prison,
Pour être enfin libre, voler et de n'importe quelle façon,
Reste la forme préférée des voyous de haute éducation.

Le monde pullule de patrouilles, et les faits arrivent si souvent,
Au tribunal comme dans les assemblées réglées du travail,
Il n'y a rien de drôle dans la guerre qui s'annonce.

Il faut lire l'avenir aussi dans une statistique,
Savoir qu'un indice pourra hurler autant qu'un torrent
L'insécurité du siècle et l'inégalité des biens.

Et comment rester concentré en cet âge de distraction,
Lorsque même les patriotes risquent
Des prévisions vaudous?

Ah mais quel carnage à notre vocabulaire nous fîmes!
Et malgré toutes les excuses de cette époque de famine,
Quelles hypocrisies justifièrent après coup nos répartitions!

Pourtant si les lieux qui nous séparent pouvaient cesser d'être creux,
Si les ponts pouvaient enfin cesser d'être circulaires et
Passer d'une rive à l'autre sans interrompre notre conversation,

Nous aurions une chance d'éviter d'aller le chemin du grain
Entre les meules calciques du moulin. Les choses sont trop
Nombreuses et jaillissent sans cesse de la cornucopée,

Il devient difficile de discerner les barbares entre le manquer et l'avoir,
De même, au milieu du trop plein de zéros et de uns, de savoir
Comment viendra la révolution obèse et lente.

COMMENTS OF THE POEM
READ THIS POEM IN OTHER LANGUAGES
Close
Error Success